LE BLOG DE L’AVPAV (association pour la valorisation du patrimoine architectural du valentinois)

Droits réservés pour les photos  © D-Michelas

Journée d’études – appel à communications

Autour de l’architecte Pierre-Marie Bossan
et de l’« école » de Valence au XIXe siècle

ARGUMENT 

L’architecte Pierre-Marie Bossan (1814-1888), auteur des basiliques de Fourvière et de La Louvesc (Ardèche), s’impose comme l’une des personnalités les plus originales du XIXe siècle français forgeant, en marge du Concordat, un style original à la plastique novatrice dont la diffusion devait profondément marquer la sphère rhodanienne. Alors que Fourvière est unanimement reconnue l’un des chefs d’œuvre de l’art religieux contemporain, cette réalisation emblématique a longtemps occulté l’ampleur de l’œuvre de l’architecte tout autant que sa postérité. Or, parmi les multiples développements du phénomène Bossan, la période valentinoise – qui s’étend sur la décennie décisive (1861-1871) qui précède le lancement du chantier de Fourvière (1872), s’impose comme l’une des plus fécondes et permet d’appréhender en particulier l’influence de Bossan dans la vallée du Rhône. Vingt ans après les derniers travaux consacrés au concepteur de Fourvière, un effort d’actualisation et de renouvèlement s’impose pour ouvrir de nouvelles perspectives historiques. 

Un état des sources 

Les archives relatives à Bossan, à ses élèves comme à ses collaborateurs demeurent des plus lacunaires en raison d’une maîtrise d’ouvrage essentiellement privée et religieuse qui dessine une géographie à l’échelle du sud-est de la France, de Lyon à Valence et Marseille – l’architecte meurt à La Ciotat en 1888. Si le fonds de la commission de Fourvière a longtemps constitué l’une des sources majeures pour l’étude de l’œuvre de l’architecte, de nouvelles archives méritent d’être explorées aujourd’hui – essentiellement en fonds privés –, à l’image des archives Joulie-Rey à Valence, comme des fonds conservés par les ordres et les congrégations religieux dont l’étude méthodique mérite d’être entreprise. 

Vers de nouveaux développements 

Cette journée d’études poursuit l’ambition d’ouvrir de nouveaux champs d’investigation autour de l’architecte de Fourvière et de l’école de Valence à la faveur de travaux à caractère prosopographique de milieux familiaux et professionnels, politiques et religieux mais encore biographique – on songe en particulier à des figures aussi importantes que celle de l’abbé Charles Didelot (1826-1900), curé de la paroisse Notre-Dame puis chanoine et curé de la cathédrale Saint-Apollinaire de Valence, qui accueille Bossan dans la cité rhodanienne. Il en va de même des architectes, peintres et sculpteurs qui se forment et gravitent autour de l’architecte de Fourvière dans la décennie 1860-1870. Cette dernière remarque s’applique en particulier aux frères Camille Rey et Joannis Rey (1850-1919) – qui conduisent d’importants chantiers sous la direction de Bossan entre 1870 et 1900 – comme au sculpteur Paul-Émile Millefaut (1847-1907) – natif de La Roche-de-Glun (Drôme) – dont l’œuvre immense se confond avec l’entreprise de Fourvière. En ce sens, la question d’une « école » valentinoise, qui se développe autour de Bossan, méritera un effort de définition pour en circonscrire les contours et en apprécier les multiples aspects. 

Outre les commandes paroissiales, qui affluent au lendemain du Second Empire – Aouste-sur-Sye (1873), Crépol (1876), Pradelles et Saint-Gervais (1876), Grane et La Bégude-de-Mazenc (1881) pour ne citer que les églises les plus importantes élevées par Bossan et les frères Rey dans la région de Valence –, une attention sera portée au travaux des congrégations religieuses (dominicains, jésuites, frères des écoles chrétiennes, trinitaires …) qui, jusqu’à la veille de la Séparation, essaiment l’art de Bossan dans leurs établissements. Localement, citons en particulier les chapelles des dames trinitaires de Valence (1873), la chapelle des petites sœurs des pauvres (1875, détruite), le couvent des norbertines de Bonlieu-sur-Roubion sans oublier la basilique de la Louvesc (1865-1900) qui comptait pour l’œuvre préférée de Bossan. 

APPEL À COMMUNICATIONS

Les propositions de communications pourront porter sur l’exploration de fonds privés et publics, des investigations à caractère généalogique ou encore sur l’étude de la maîtrise d’ouvrage et de la maîtrise d’œuvre. Cet effort d’actualisation pourra également s’étendre aux relations entretenues par les figures de la « nébuleuse Bossan » à l’échelle régionale avec les milieux politiques et religieux, professionnels et artistiques comme à des domaines connexes liés par exemple à l’économie des chantiers et au secteur du bâtiment. Parmi les thèmes privilégiés :

  • La notion « d’école », qui méritera d’être questionnée et revisitée à la faveur de mises en perspective à l’échelle nationale et d’une redéfinition épistémologique ;
  • Les travaux religieux et civils des frères Rey (Jean-Laurent dit Joannis et Camille) et leur postérité régionale ;
  • Les travaux « périphériques » de Bossan parmi lesquels la basilique de La Louvesc et la chapelle des dominicains de Marseille ;
  • L’histoire de Valence, de la Drôme et de l’Ardèche comme toile de fond de l’expérience de Bossan notamment au regard des chantiers religieux contemporains dans les diocèses de Viviers et Valence au XIXe siècle ;
  • Les travaux d’Alexandre-François Épailly (1811-1889), diocésain de Valence, architecte de la ville de Romans (1838-1848), inspecteur des monuments historiques et de Jean-Louis Pascal (1837-1920), diocésain de Valence à compter de 1875 ;
  • La question de la statuaire et de l’art funéraire ; notamment la collection de moulages du chanoine Charles Didelot acquise en 1904 par l’Université de Montpellier

Les résumés des propositions de communications (3 000 caractères maximum) sont à adresser avant le 15 mai 2024 à philippe.dufieux@lyon.archi.fr accompagnés d’une courte biographie. L’acceptation sera communiquée au début du mois de juin suivant. Le format des présentations individuelles est de trente à quarante-cinq minutes avec un temps d’échanges de dix minutes pour les questions. Les actes de la journée d’études seront publiés dans la Revue drômoise en 2025.

Journée d’études placée sous la présidence d’honneur de Mgr Alain Planet (évêque émérite de Carcassonne et Narbonne)

DIRECTION SCIENTIFIQUE

Philippe Dufieux (École nationale supérieure d’architecture de Lyon / EVS-LAURe UMR 5600)

Thomas Joulie (Association pour la valorisation du patrimoine architectural du Valentinois)

Julien Mathieu (Archives communales et communautaires Valence Romans Agglo)

COMITÉ SCIENTIFIQUE

Philippe Aramel (Unité départementale de l’architecture et du patrimoine de la Drôme)

Bernard Berthod (musée d’art religieux de Fourvière)

Christian Caillet (Commission diocésain d’art sacré de Viviers)

Benoît Charenton (Archives départementales de la Drôme)

Juliette Gaultier (Archives départementales de l’Ardèche, Conservation des antiquités et objets d’art de l’Ardèche)

Mathieu Lours (Histara EA 7347 Paris Sciences & Lettres)

Philippe Martin (Université Lyon 2)

Hélène Moulin (Musée de Valence, Arts et Archéologie)

Isabelle Saint-Martin (École pratique des hautes études Paris Sciences & Lettres)

Pierre Sapet (Conservation des antiquités et des objets d’art de la Drôme)

LIEU DE DÉROULEMENT

Archives communales et communautaires Valence Romans Agglo

26, place Latour-Maubourg 26000 Valence

10-11 octobre 2024

PARTENAIRES

Archives communales et communautaires Valence Romans Agglo

École nationale supérieure d’architecture de Lyon / EVS-LAURe (UMR 5600)

Société d’archéologie, d’histoire et de géographie de la Drôme (SAHGD)

Association pour la valorisation du patrimoine architectural du Valentinois (AVPAV)

Association des archivistes de l’Église de France (AAEF)

Archives départementales de la Drôme